Une audience se tient mardi devant le tribunal administratif de Toulouse sur les conditions de détention insalubres à la prison de Seysses, près de Toulouse.
“C’est inimaginable la manière dans laquelle on fait vivre les détenus en France”, a dénoncé mardi 26 juillet sur franceinfo Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, alors qu’une audience se tient devant le tribunal administratif de Toulouse sur les conditions de détention à la prison de Seysses (Haute-Garonne). “C’est effrayant. On ne peut pas imaginer. Il faut y aller pour voir ce que c’est”, explique-t-elle. “Ils sont 22 heures sur 24 à trois dans une cellule où il y a à peine la place de se mouvoir. C’est irrespirable. Je ne crois pas que l’on sorte meilleur de détention quand on a été enfermé dans ces conditions.”
En janvier 2020, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour sa surpopulation carcérale et ses conditions de détention. “À la fin de l’année, l’Europe va revenir voir ce que la France a fait contre la surpopulation. Je pense que nous allons en prendre plein la figure”, a estimé Dominique Simonnot. “Je trouve ça très étrange de la part d’un gouvernement qui n’a que l’Europe à la bouche de s’asseoir comme ça sur les décisions européennes.”
En un an, selon elle, le nombre de détenus qui dorment sur un matelas sur le sol a doublé, pour atteindre désormais 1 885 détenus. “Il faut envoyer moins de monde en prison”, a-t-elle plaidé. “Dormir par terre, c’est être au contact de petits cafards qui se mêlent à la poussière. C’est pour ça que les détenus dorment avec du papier toilette dans les oreilles et dans le nez.” Enfin, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a rappelé qu’un détenu coûte actuellement 110 euros par jour aux contribuables.